La loi NOTRe de 2015 a transformé le paysage des collectivités locales, quant à leurs domaines de compétence. Cette loi de Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe), prévoyait initialement de rendre obligatoire le transfert des compétences eau et assainissement des communes vers les communautés de communes en 2020 dernier délai, délai repoussé en 2026 depuis. Volontaire en la matière, persuadée que l’eau et l’assainissement sont des domaines qui s’étudient à une échelle plus large qu’une commune et encouragée par une fiscalité avantageuse, la Communauté de communes a donc devancé l’appel en prenant les compétences eau et assainissement au 1er janvier 2018.
Les compétences eau et assainissement de la Communauté de communes du Pays du Coquelicot ne sont pas aussi transparentes qu’un verre d’eau. Dans un premier temps, il faut distinguer les flux. L’eau potable est l’eau qui arrive au robinet et que nous consommons. L’eau usée ressort des foyers, et part pour l’assainissement. Deux flux, deux usages, deux compétences différentes mais indissociables : l’eau et l’assainissement. Toujours une histoire de tuyaux et de canalisations, mais qui ne se croisent pas.
Pour l’eau potable, notre mission comporte 4 phases : le prélèvement dans le milieu naturel (le captage), le traitement antibactérien, le stockage en réservoir et la distribution dans les foyers. Sur un territoire comme le Pays du Coquelicot, c’est 35 captages, 42 réservoirs, plus de 360 km de réseaux et 13643 foyers à distribuer. C’est un volume conséquent d’1,7 millions de m3 qui transitent dans ces installations.
Pour l’assainissement, c’est quasiment pareil mais en sens inverse. Le mode de traitement dépend du raccordement des foyers au réseau de collecte des eaux usées ou non.
Pour l’assainissement collectif, nous collectons et assurons le traitement de l’eau de 6 communes (Bray-sur-Somme, Hérissart, Méaulte, Dernancourt, Aveluy et Albert) dans 2 stations d’épuration avant rejet dans la nature.
En assainissement non-collectif ou individuel, nous assurons le contrôle de la conformité des installations des particuliers.
Du pompage au rejet dans la nature, appelé petit cycle de l’eau, c’est donc un cercle vertueux de l’eau que doit assurer la Communauté de communes. D’un côté, pomper et assurer une distribution pérenne et qualitative de l’eau sans trop de fuites du réseau tout en assurant la longévité de la ressource, et de l’autre rejeter une eau assainie et conforme.
Parmi les reproches des détracteurs de l’eau du robinet, le plus fréquent est le goût de chlore qui s’en dégage. Certes ! Mais saviez-vous que l’eau potable est, à la différence de l’eau minérale et de l’eau de source, la seule qui est autorisée à être traitée ? Le chlore agit contre les microbes, les bactéries, les virus et les germes, et son goût disparait facilement après une heure en carafe. Des contrôles sont effectués très régulièrement (leur périodicité dépend du volume pompé dans le captage) et à différents endroits du circuit : à la source, en sortie de station de traitement et sur le réseau. Plus de 60 critères de qualité et d’analyse sont étudiés et les résultats sont rendus publics sur le site solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/eau, contrôles effectués par l’Agence Régionale de Santé, établissement public autonome financièrement et moralement. L’eau qui arrive chez vous est le produit alimentaire le plus contrôlé. Toujours pas convaincu par l’eau potable du robinet ? Sachez que l’eau en bouteille génère jusqu’à 180 000 tonnes de plastique en France, soit 3 kg par habitant et par an, bouteilles que vous allez jeter dans votre conteneur jaune qui sera collecté par le Pays du Coquelicot. Sans compter le bilan carbone du transport par camion et du prix du litre 160 fois plus élevé (0,30 € le litre d’eau en bouteille contre 0,0019 € le litre d’eau du coquelicot en moyenne). Enfin, sachez que l’eau minérale est une eau non conforme car elle contient des éléments minéraux en excès ou en déficit, il est même conseillé d’en changer très régulièrement (sauf prescription médicale).Vraiment, il n’y a pas photo, l’eau du robinet remporte haut la main le match écologique et économique
C'est une projection sur 18 années de travaux qui a nécessité de nombreuses études et un diagnostic visant à remettre en état et hors de fuite des parties entières des réseaux d'adduction d'eau potable, dans l'objectif d'assurer une distribution équitable pour tous les usagers en améliorant le service d’eau potable. C'est un engagement qui nécessite la mobilisation de professionnels publics et privés. Préserver la ressource en eau en optimisant les points de captage et en établissant des plans d’actions permettant d’en assurer la qualité.
La gestion communautaire de l’eau potable permet d’avoir une vision globale du réseau. Ce qui permet une unicité et une organisation des travaux plus homogène. Rénovation, réhabilitation, construction, déconstruction et interconnexion sont au programme de l’ambitieux schéma directeur de 15 millions d’euros répartis sur 18 ans.
Les objectifs de ce schéma sont multiples et concernent de nombreux équipements. En premier lieu, ce sont 16 réservoirs qui seront réhabilités et 2 seront totalement créés. 6 forages seront réhabilités et un nouveau verra le jour. Plus de 80 kilomètres de canalisations sont à poser pour interconnecter les réseaux existants entre eux, d’autres sont à renouveler en raison de leur vétusté.
La raison de ce programme conséquent de travaux réside dans l’ancienneté du réseau, obsolète et fuyard pour partie. Pour autant, la sécurisation de l’alimentation de l’eau potable pour la population et la réalisation d’économies d’échelle dans la gestion reposent sur différentes interconnexions entre les captages. Il s'agit, in fine, d'obtenir un seul et unique réseau constitué de plusieurs captages. Il faut se rendre compte qu’avant 2018, le paysage de la gestion de l’eau potable regroupait 25 communes en délégation, 4 syndicats et 32 communes en régie directe, chacun gérant son eau et son réseau à sa guise. L’intérêt de cette « boucle » d’eau potable est qu’à tout moment il est possible de connecter ou de déconnecter un captage selon son niveau, une potentielle pollution ou une demande plus conséquente. Le tout grâce à un simple jeu de vannes et de canalisations. La protection des captages sera également plus efficiente avec la réalisation d’une étude de délimitation des aires d’alimentation de 5 captages structurants en répertoriant les sources de pollutions résiduelles, qu’elles soient domestiques ou professionnelles.
En complément des deux stations existantes, Albert et Bray-sur-Somme, une station de dépollution supplémentaire va être construite à Bouzincourt d'ici à 2024. En parallèle, tout le réseau d’assainissement collectif devra être déployé dans les rues de la commune. Des études sont en cours pour réaliser un état des lieux des réseaux d’assainissement collectif existants. Des mesures de débit et des visites nocturnes vont mettre à jour les problèmes d’étanchéité générant des fuites dans le sol, les nappes ou la rivière, sans dépollution préalable. Le plus gros chantier en matière d’assainissement reste dans la ville-centre, Albert, dans laquelle les eaux pluviales provenant des surfaces imperméabilisées (trottoirs, routes, parkings) et les eaux de pompage de caves sont reversées dans le réseau d’assainissement collectif. Cette double utilisation amène des phénomènes de débordement des eaux de la station d’épuration lors de grosses pluies. Par exemple, lors des travaux de l’espace Emile Leturcq, des bassins d’infiltration des eaux de pluie ont été enterrés sous le parking dans le but de traiter ces eaux directement sur place et ainsi éviter le rejet vers la station d’épuration. Les résultats de ces études et les préconisations de travaux donneront lieu à la mise en œuvre d’un schéma directeur de l’assainissement communautaire, conjointement avec les communes qui sont compétentes en matière d’eaux pluviales urbaines. La boucle est bouclée et le petit cycle de l’eau est respecté.
Mailly-Maillet : renouvellement de 800 mètres de réseau d'eau potable traversant la commune
Hérissart : renouvellement de 2/3 du réseau d'eau potable de la commune
Thièvres : reprise des branchements des compteurs en raison de fuites importantes
Suzanne : renouvellement du réseau d'eau potable pour 2/3 sur la commune
Étinehem-Méricourt (Étinehem) : renouvellement des réseaux d'eau potable des rues Sainte-Anne et de l'Abbaye
Hédauville : renouvellement du réseau d'eau potable de la rue Sainte-Eustache
Pys : travaux d'interconnexion et renouvellement du réseau d'eau potable de la rue d'Anjou
Albert : renouvellement du réseau d'eau potable des rues d'Ovillers et du Parc Rochet